Fichier. Nouveau document. La page est blanche, vierge de toute ébauche de texte, de toute idée. Rien, le vide complet… Pour l’instant ! Depuis quelques années, au moment d’écrire le tout premier mot du fil de nos pensées (aussi nombreuses soient-elles), quelque chose d’étrange se produit dans notre cerveau : un choix qui n’existait pas auparavant surgit de manière impromptue. Qu’est-ce que ce petit pop-up inopiné nous veut ?
« Souhaitez-vous utiliser l’IA ? »
Est-ce qu’on souhaite utiliser l’IA ? Bonne question. Le rythme cardiaque s’accélère légèrement, la tentation est forte. D’ailleurs, le mot tentation est intéressant à employer dans ce contexte, car il implique non seulement une forme de responsabilité personnelle mais aussi une présence plus abstraite… Peut-être celle de ce bon vieux Satan ? Bref, un choix non anodin s’impose à nous et, si l’on est d’un naturel prudent, cela peut nous inquiéter.
D’autant plus que nous ne sommes pas les seuls à nous en inquiéter. Si l’on en croit Bill Gates sur France Inter le 3 février dernier : « C’est incroyablement prometteur, mais moi aussi j’ai peur [de l’intelligence artificielle]. » Merci Bill, c’est très rassurant. Bon, passée cette peur, il faut bien commencer à noircir cette page blanche et donc, inévitablement, faire un choix (certains ajouteront : et renoncer).
« Oui, je le veux ! » Clic.
Attendez ! Avant de faire le grand saut, si nous prenions quelques minutes pour nous demander pourquoi.
Non pas pourquoi on choisirait l’IA (c’est un autre sujet), mais pourquoi on la choisirait d’abord.
Pourquoi ne pas puiser avant tout dans nos propres ressources ? La peur de ne pas être assez rapide ? La peur du jugement ? La peur du vide ? Toutes sont compréhensibles, car la société nous impose en permanence d’aller vite, d’être efficaces, proactifs, instantanés. Le monde professionnel actuel ne pardonne pas ceux qui prennent leur temps. Bref, un ensemble de raisons qui nous pousserait naturellement à choisir l’IA, cet outil de l’immédiateté.
Mais n’avons-nous rien vécu qui puisse nourrir un début de réflexion ? N’avons-nous rien ressenti dans nos vies qui soit suffisamment légitime pour être inspirant ? Qui ne tente rien n’a rien… Pas vrai ? Allez, revenons plus haut dans l’article, à la fameuse question « Souhaitez-vous utiliser l’IA ? » et optons plutôt pour…
« Non, merci. Pas besoin. » Clic.
Cher cerveau, interrogeons-nous sur l’impact de l’IA sur la créativité humaine, la transmission des émotions et l’unicité des pensées, tu veux bien ? Beaucoup d’éléments stockés dans notre mémoire semblent correspondre, de près ou de loin, à notre questionnement. Certains sont des souvenirs, d’autres sont des avis tranchés ou plus nuancés, forgés par l’expérience et les rencontres, d’autres encore sont des impressions émotionnelles. Bref, le tri des informations démarre. Quelques minutes, voire quelques heures, voire quelques jours passent (si l’on n’est pas pressé, c’est ok…).
Ah ! Bingo. Un souvenir semble correspondre à notre recherche. Nous sommes en troisième année d’école d’art, et le sujet du jour est : « Créez une œuvre, peu importe le support et la technique utilisée, qui parle de la gourmandise. » La pertinence de ce souvenir réside dans la diversité des réponses apportées par les étudiants à l’époque, sans IA donc. Voici un aperçu des rendus : un poème lu et mastiqué en direct, qui parle du goût succulent des mots ; un tableau mesurant 1m × 1m représentant La Mort de Marat de David, mais dans une baignoire de chocolat fondu ; un pan de mur recouvert de portraits photo d’enfants dévorant des yeux une vitrine de macarons Ladurée. C’est beau, laid, triste, joyeux, effrayant et parfois clivant. Le vide est comblé.
Et notre page est désormais en bonne voie de remplissage : nous pouvons dérouler un fil.
Car oui, nous venons de démontrer notre capacité, plus ou moins rapide, à chercher et trouver des ressources en nous-mêmes pour écrire cet article. Mais il manque encore de sources comparatives et/ou de chiffres, non ?
« Alors, souhaitez vous utiliser l’IA ? »
« Maintenant, oui ! Mais pas n’importe comment… » Clic.
Vous l’aurez compris, chez CDE, nous ne tentons pas de comparer l’incomparable : on ne peut pas mettre en compétition des âmes en quête de lien et de sens avec une synthèse de millions de données numériques. Un concept est unique parce que son idéation est unique, parce que celui qui le pense est unique. En revanche, il est important de prendre en compte notre peur du vide et notre rapport au temps. Aujourd’hui, l’IA est imbattable sur ces deux points : elle a accès à toutes les informations du monde et les transmet en quelques secondes à ses habitants. La CCI la recommande, par exemple, dans les processus de recrutement pour le tri et la présélection des candidatures, ce qui représente un gain de temps considérable pour les entreprises. Et selon Vision IA : « Avec 83 % des entreprises dans le monde faisant de l’IA une priorité absolue dans leurs stratégies commerciales, il est clair que cette technologie est en train de devenir un pilier essentiel de la compétitivité. » Alors utilisons-la, oui, mais dans un cadre.
Une intelligence artificielle, mais pas superficielle !
Selon nous, la problématique de notre rapport à l’IA dans la création ne réside pas tant dans son utilisation, dont l’efficacité n’est plus à prouver, que dans son usage systématique et trop précoce dans le processus. C’est pour cette raison que nous sommes en train de construire en interne un cadre sûr autour de l’utilisation de l’IA afin de ne pas dénaturer notre ADN et gagner en efficacité.
Chez CDE, préserver notre humanité, notre unicité et notre originalité est primordial pour continuer à toucher les nouvelles générations. Mais puisqu’il faut aller plus vite, nous utiliserons l’IA. Et puisqu’il faut aller plus loin, nous l’utiliserons bien.
Voici la deuxième version de l’article, entièrement écrite cette fois par… Chat GPT ! Vous en pensez quoi ?