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Ode à l’illustration et à l’enfance – Marine Carron

Ode à l’illustration et à l’enfance

Alors que Riad Sattouf, l’un des auteurs de BD les plus lus en France, revient en librairie avec un nouvel ouvrage autobiographique « Moi Fadi, le frère volé », nous questionnons notre rapport à l’illustration. Nous interrogeons le rôle impactant qu’elle tient dans la transmission de nos histoires de vies, et plus globalement de notre Histoire humaine.

L’illustration « statique », grande rescapée d’un monde mouvementé

En 2024, dans un monde virtuel dominé par la vidéo et saturé d’images animées, il est intéressant de se demander pourquoi l’illustration « inanimée » nous anime toujours autant. Comment parvient-elle à toucher notre âme de manière si efficace ?

Est-ce dû à son grand âge ? Celui qui prend racine dans les grottes de la Préhistoire tapissées de récits picturaux ? Ou peut-être est-ce lié aux mouvements des mains qui la créent, si proches de ceux de l’écriture, comme tant d’empruntes uniques ? Ou alors, est-ce sa capacité à nous ramener, sans aucun détour, à notre enfant intérieur ?

Sages comme des livres d’images

Il est certain que l’illustration, encore aujourd’hui, est un outil de choix – le premier – pour raconter la vie. Les tout-petits vous le dirons avec leurs yeux quand vous ouvrirez les pages de leur premier livre d’images. Véritables soutiens de l’apprentissage du langage, les dessins arrivent avant l’écriture. Ils sont comme une étape obligatoire à la compréhension et à la retranscription du monde qui nous entoure. Et les illustrations semblent résolues à nous accompagner même lorsque les mots ont pris le relais de l’expression de soi. 

Ou bien est-ce nous qui ne voulons pas dire au revoir aux illustrations ? 

Selon Roman Cieslewicz, graphiste renommé de la seconde moitié du XXᵉ siècle, « Une image est nue si elle n’est pas soutenue par un mot », mais l’inverse, selon nous, est tout aussi valable. Car enlever les images dans les livres, c’est tourner définitivement la page de l’enfance. C’est dire adieu à la part de nous-même la plus authentique, la plus pure, celle de la vérité.

Grandir, oui… Mais pas trop !

Préserver ce lien avec l’enfance est si précieux… Alors, chez Com’ des Enfants, le choix est vite fait : nous continuons à mettre de l’illustration dans nos livres, dans nos affiches, dans nos communications. Nous choisissons régulièrement de ne pas tout à fait grandir pour toucher ceux à qui nous parlons (un exemple concret ici avec notre client Screlec). 

Et nous ne sommes pas les seuls ! Les chiffres 2023 le prouvent : fin octobre, les français avaient déjà acheté 64,5 millions d’exemplaires en Jeunesse illustrée, Lecture Jeunesse et BD Jeunesse. Cela représentait plus de 1 466 000 livres chaque semaine depuis le début de l’année. Et pour les chiffres concernant les livres illustrés pour « adultes » : 75 Millions de BD – Mangas ont été achetés en France cette année-là*.

L’illustration ne nous abandonne donc pas, du moins pas encore. Elle se renouvelle et prend de nouveaux traits : ceux tracés par des illustrateurs et des illustratrices toujours plus audacieux et généreux qui nous racontent leur manière de voir et d’espérer la vie.

Et nous, chez Com’ des Enfants, ce qu’on espère c’est que l’illustration reste encore longtemps la passerelle intemporelle, solide et vaillante, qui relie le monde de l’enfance au monde des adultes. Un monde qui doit penser à garder un oeil en arrière pour aller de l’avant.

*Données issues des bases GfK Market Intelligence | France : suivi des ventes Livres neufs en circuit Grand public.

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